- élyséen
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• Élisien 1512; de Élysée(s), n. pr.♦ Myth. Qui appartient à l'Élysée, séjour des bienheureux aux enfers. « La nature recommençait à régner sur le Bois d'où s'était envolée l'idée qu'il était le Jardin élyséen de la Femme » (Proust).♢ Fam. De l'Élysée, résidence du président de la République. Les couloirs élyséens.élyséen, enneadj.d1./d MYTH Qui appartient aux champs élysées, séjour des âmes vertueuses aux Enfers.d2./d Mod. Relatif au palais de l'élysée, à la présidence de la République française.⇒ÉLYSÉEN, ENNE, adj.A.— MYTH. Relatif à l'Élysée. Repos élyséen, ombres élyséennes (Ac. 1835-1932). Cela (...) rend tous les souvenirs que l'esprit a emportés des récits élyséens (BAUDEL., Salon, 1846, p. 125). La volupté des fantômes que Virgile nous montre enveloppés du silence et du crépuscule élyséens (BOURGET, Essais psychol., 1885, p. 301).♦ Champs élyséens (cf. champ1 I A).— P. ext. Entre ces arbres baignés et flottants, la rivière élyséenne semblait se dérouler dans un rêve (ZOLA, Rêve, 1888, p. 132). Elle s'était promenée dans les vallées élyséennes, où luit doucement la lumière perlée des songes (DUHAMEL, Cécile, 1938, p. 9).♦ En emploi subst. à valeur de neutre. Un invincible pouvoir égare notre imagination dans l'éthéré, l'élyséen (SENANCOUR, Rêveries, 1799, p. 57).B.— Qui concerne le Palais de l'Élysée, la présidence de la République. Les avocats de la défense sauront, je l'espère, déjouer cette machination d'élyséenne canaillerie (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 334).— Spéc. [S'appliquant à une pers.] Partisan du Président de la République. Ce brave garçon qui est maintenant substitut, marié, élyséen, homme d'ordre, etc. (FLAUB., Corresp., 1852, p. 19).♦ En emploi subst. J'ai eu la visite d'un élyséen, ancien ami à moi, ami actuel de Louis Bonaparte (HUGO, Corresp., 1852, p. 85).Rem. On rencontre ds la docum. la forme adj. vieillie élysien, ienne, avec le même sens (A). Ainsi tous deux [Anchise et Énée] erroient aux bois élysiens, Et parcouroient tous deux ces champs aériens (DELILLE, Énéide, 1804, p. 295).Prononc. et Orth. :[
], fém. [-
]. Dernière transcr. de élysien ds DG : é-li-zi-in. Ds Ac. dep. 1835, sous les 2 formes (excepté Ac. 1932, qui n'a plus que élyséen). Étymol. et Hist. 1512 champs Elisiens « séjour des bienheureux dans l'antiquité gréco-latine » (J. LEMAIRE DE BELGES, Epistre de l'Amant verd, éd. J. Stecher, t. 3, p. 28); 1600 élyséen « qui ressemble à l'Élysée » (O. DE SERRES, Théâtre d'agriculture d'apr. FEW t. 3, p. 216). Dér. du rad. de Élysée; suff. -ien. Fréq. abs. littér. :41.
élyséen, enne [elizeɛ̃, ɛn] adj.❖1 Myth. Qui appartient, qui est relatif à l'Élysée (1.). || Repos élyséen. || Ombres élyséennes. || Champs élyséens (→ Asphodèle, cit. 1).1 Hélas ! dans l'avenue des Acacias — l'allée des Myrtes — j'en revis quelques-unes, vieilles, et qui n'étaient plus que des ombres terribles de ce qu'elles avaient été, errant, cherchant désespérément on ne sait quoi dans les bosquets virgiliens (…) La nature recommençait à régner sur le Bois d'où s'était envolée l'idée qu'il était le Jardin élyséen de la Femme (…)Proust, À la recherche du temps perdu, t. II, p. 280.2 Qui se rapporte au palais de l'Élysée, à la présidence de la République.2 Comment ce peuple supporte-t-il encore l'espèce de ballet dansé autour de l'Élysée sur le thème de la Crise (…) Oui, le destin du monde est suspendu à cette chorégraphie élyséenne, à ce quadrille dansé par des bourgeois de Labiche qui s'appellent « président » (…)F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 50.
Encyclopédie Universelle. 2012.